Page:Caron - Au grand lac Victoria, 1913.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

des qui se tenaient en embuscade derrière leurs ennemis endormis. »

« Alors, allumant tout-à-coup leurs torches, et poussant un horrible cri de guerre, ils tombèrent avec leurs tomahawks sur les Iroquois endormis et les massacrèrent avant qu’ils eurent le temps de se lever. Ceux qui purent atteindre le rivage furent tués à l’eau, car les canots s’enfonçaient sous leur poids ; toute la bande fut massacrée, à l’exception d’un seul qui traversa à la nage sous une pluie de feu, et réussit à s’échapper, après avoir reçu deux balles. »

« On dit qu’il y en eut 150 de tués ; on laissa leurs corps pourrir sur le rivage, et un de mes guides m’assure, qu’il y a vingt ans, on pouvait encore voir plusieurs crânes et des ossements à cet endroit. »

Toujours d’après les relations, durant les années 1655 et 1656, le Père Druillètes, cherchant une route pour se rendre à la Baie d’Hudson, aurait traversé ces régions.

Ainsi donc, dès les premiers temps de la colonie, ces endroits éloignés furent visités par les missionnaires. « De Québec, dit l’historien Garneau,[1] les Jésuites se répandirent parmi toutes les peuplades sauvages, depuis la Baie d’Hudson jusque dans les pays qu’arrosent les eaux du Mississipi. Un bréviaire suspendu au cou, une croix à la main, ils devançaient souvent nos plus intrépides voyageurs. »

Les ravages causés par les incursions des Iroquois ayant forcé les Algonquins à quitter leur pays et à venir se placer sous la protection des Français à Québec, les missions de ce côté furent peu à peu abandonnées et ce n’est seulement qu’en 1839 qu’elles furent reprises et continuées jusqu’à ce jour.

  1. Histoire du Canada, Tome I page 223.