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LE SAINT-MAURICE

Dans mon voyage avec Monseigneur des Trois-Rivières, j’ai pris en affection notre Saint-Maurice.

Je l’avoue, avant ce temps j’avais des préventions contre lui ; je n’y voyais que le gouffre sombre où vont se perdre, chaque année, un si grand nombre de nos compatriotes. Mais après en avoir parcouru une grande partie, je suis revenu de ces sentiments injustes ou exagérés : je comprends maintenant que le Saint-Maurice est un beau et noble fleuve, et j’éprouve le désir de le faire connaître à mes compatriotes.

Qu’y a-t-il, en réalité, au fond de mon cœur ? Sans me l’avouer d’une manière bien précise, ai-je conçu le projet de me présenter au public comme l’historien du Saint-Maurice ? Vraiment, il est sans intérêt d’approfondir cette question. Le Saint-Maurice mérite d’être connu, je travaille à le faire connaître, c’est une chose légitime en tout point. Je l’ai parcouru depuis la Rivière-Croche jusqu’aux Piles, et mes lecteurs ont bien voulu me suivre avec intérêt ; maintenant je veux le parcourir depuis les Piles jusqu’à l’antique cité des Trois-Rivières ; j’invite mes bienveillants lecteurs à m’accompagner dans cette nouvelle excursion, et j’ose leur promettre qu’ils ne s’ennuieront pas durant le voyage.

Avant de partir, cependant, donnons quelques renseignements sur le Saint-Maurice, afin que l’on sache bien à qui l’on a affaire.