sont lambrissées extérieurement en déclin, et peinturées de couleur grisâtre.
Le long de la rivière, à quelques arpents de la station du chemin de fer, fonctionne une scierie très importante appartenant à M. William Ritchie. Cette usine fut construite en 1882. Vous voyez les mouvements des manœuvres, vous entendez le bruit des scies et celui de la vapeur, mais vous n’apercevez pas de planches empilées comme autour des autres scieries. C’est que le chemin de fer passe tout près de cette usine, il y a même une voie d’évitement exprès pour elle ; à mesure donc que les planches sont sciées, elles sont immédiatement déposées dans les wagons, et chaque après-midi, ceux de ces wagons qui se trouvent remplis sont accrochés au train régulier et amenés aux Trois-Rivières.
Messieurs Hall & Neilson ont aussi possédé des scieries aux Piles. Ils en ont construit une première en 1878 : elle a fonctionné deux ans avec un grand succès, puis un incendie l’a entièrement consumée. Une seconde ayant été construite en 1884, put fonctionner régulièrement pendant un an, mais alors la ville des Trois Rivières fit échec au village des Piles : une somme de 20,000 piastres fut offerte à la Compagnie Hall & Neilson pour l’induire à établir ses scieries dans les limites de la ville ; la compagnie ne résista pas à cette offre séduisante, l’usine fut enlevée de sa position première et transportée à l’embouchure du Saint-Maurice, où elle se développa et forma le grand établissement que l’on admire aujourd’hui. Je n’exagèrerai point si je dis que les habitants des Piles avaient des larmes dans les yeux quand ils virent partir les débris de ce moulin ; il semblait que ce fussent les débris de leur prospérité. Quand les deux scieries étaient en opération, le village augmentait avec une rapidité étonnante ; les maisons surgissaient de toute part ; ce malheureux évènement retarda considérablement le progrès.
Comme les habitants des Piles veulent avoir confiance dans l’avenir de leur village, ils espèrent maintenant que la navigation à vapeur sur le Haut Saint-Maurice amènera chez eux l’établissement de scieries