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DES GRANDES-PILES
AUX PETITES-PILES

Je dis adieu aux bonnes gens du presbytère. M. le curé vient me reconduire jusqu’au pied de la chute ; j’allais dire jusqu’au quai, mais il n’y en a pas ; il vient du moins jusqu’au rivage.

Notre esquif, un gentil canot d’écorce, dort tranquillement sur le flanc ; nous l’éveillons : il est prêt à faire bonne route sur les flots.

Je monte dans le vaisseau ; je suis le seul passager à bord, et l’équipage se compose de M. Basile Maurice,  etc.

Voilà un et caetera qui est venu se mettre sous ma plume je ne sais comment, et qui ne manque pas de peser sur ma conscience, car je n’aime pas à mentir. Il pourrait désigner, en forçant un peu la note, cette mouche du coche de Lafontaine, qui

Pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment
Qu’elle fait aller la machine……………
Va, vient, fait l’empressée……,


mais malheureusement, je n’ai pas même vu l’ombre d’une mouche à mon départ : Maringouins, frappe-d’abord, mouches noires, moustiques, toute la gent pique-fort était restée dans ses retranchements, car il soufflait un vent du nord qui poussait bien notre pirogue, mais qui n’était pas du tout favorable aux mouches. Nous n’avons pas même senti la piqûre du brûlot, ce lilliputien du monde des insectes. Je retire donc