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DES VIEILLES FORGES
AUX TROIS-RIVIÈRES

Maintenant que je vous ai conté tout ce que je sais sur les Vieilles Forges, reprenons notre promenade. À notre gauche, trois maisons sont encore tout entières ; leurs fenêtres sont comme de grands yeux, mais dans ces yeux le regard est éteint. Les maisons abandonnées font peur, allons notre chemin. Nous voici à la Grande Maison : elle aussi est abandonnée, mais son antiquité nous attire ; nous la respectons comme on respecte les vieillards, même les plus décrépits.

Du côté sud-ouest elle n’a qu’une seule porte qui se trouve à l’extrémité du mur, et à l’autre extrémité du même mur il y a une aile peu élégante : c’est que la façade principale n’est pas de ce côté, mais bien du côté de la rivière. N’est-ce pas tout raisonnable, après tout ? Eh bien ! avec nos idées préconçues, quand nous arrivons sur les lieux nous avons de la peine à comprendre cela.

M. Fortin fait tourner la clé dans la serrure, et nous entrons. Dans la première salle nous trouvons un comptoir qui paraît tout moderne : c’était ici, voyez-vous, le magasin des Messieurs McDougall. Nous pénétrons dans les autres parties de la maison : tout est sale et délabré, les divisions nous paraissent singulières, les cheminées massives ; mais la maison est