Page:Caron - Deux voyages sur le Saint-Maurice, 1889.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 300 —

n’y avait plus moyen d’y passer en sureté. Cela fait, il se trouva libre comme son frère le Saint-Laurent, et resta ainsi l’espace de cinq ans entiers.

Dans l’automne de 1842, le Gouvernement fit commencer la construction d’un nouveau pont. Les trois frères Édouard, Joseph et Jacques Normand en avaient l’entreprise, et ils faisaient construire en même temps les ponts de Batiscan et de Sainte-Anne de la Pérade. Les travaux de ces trois grands ponts furent terminés en 1844.

Le Gouvernement ayant la propriété du pont du Saint-Maurice, le louait chaque année par encan, le 1er de juin. Ce qui fut fait jusqu’en 1852.

Cette année-là notre Saint-Maurice se rendit de nouveau coupable d’un très mauvais coup ; ses glaces s’étant amoncelées, brisèrent l’une des arches du pont, dans la partie située à gauche de l’île Saint-Christophe. Le Gouvernement ne voulant pas s’imposer les dépenses d’une reconstruction, vendit le pont à M. Marsh, qui avait été chargé d’en surveiller les travaux en 1844. M. Marsh s’obligeait à réparer le pont et à l’entretenir. Il se mit à l’œuvre et fit construire séparément l’arche qui avait été brisée. Mais quand il s’agit de la mettre à sa place, il arriva qu’elle n’y pouvait entrer, les mesures n’ayant pas été prises d’une manière assez juste. Découragé par ce contretemps, il abandonna son contrat, et alors le Gouvernement céda le pont à M. Édouard Normand

M. Normand remplaça l’arche qui avait été enlevée, puis, par des réparations intelligentes, parvint à le faire durer jusqu’en 1874. À cette époque on dut le fermer à la circulation, et, en 1875, il fallut le démolir, car il tombait de vétusté.

L’honorable H. G. Mailhot étant alors ministre, fit voter une somme de 15,000 piastres pour la construction des ponts du Saint-Maurice. Moyennant un pareil secours, la corporation des Trois-Rivières s’engagea à le reconstruire elle-même, ayant l’espérance bien fondée de rembourser par le péage, et d’en faire même avec le temps une belle source de revenus. Les