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Enfin nous voici en face de la ferme de feu M. Théodore Olscamp ; c’est l’une des plus belles fermes du Saint-Maurice. Elle est occupée aujourd’hui par M. Télesphore Pelletier, gendre de M. Olscamp. Elle va être vendue bientôt ; espérons que M. Pelletier l’achètera, afin de continuer les traditions de religion et d’hospitalité de son beau-père.[1]

Nous comprenons facilement pourquoi on appelle cette mission-ci la Grande-Anse ; vis-à-vis la ferme de M. Olscamp, où se trouve la chapelle, le fleuve s’élargit en demi-cercle, et forme une anse des plus grandes et des plus belles que l’on puisse voir.

Nous sommes donc au terme du voyage de ce jour ; nous abordons chez M. Pelletier, où nous sommes accueillis de la façon la plus cordiale.

La maison, bâtie par M. Olscamp, est très confortable et très spacieuse. On voit que ce chrétien voulait se mettre en état d’exercer une hospitalité aussi large que son cœur était généreux. Mais il a surtout donné la mesure de son esprit de foi et de sa générosité, en bâtissant, à ses propres frais, une jolie chapelle de 35 pieds sur 25. Cette chapelle est très gaie, et elle suffit amplement pour la mission. À l’intérieur il n’y a pas de voûte ni d’enduits, mais l’autel est fait avec beaucoup de goût. Personne ne nous reprochera de dire que c’est l’ouvrage de M. Pelletier lui-même. Devant l’autel se trouve une belle lampe donnée par M. Neilson des Trois-Rivières.

À la Grande-Anse on se croirait au milieu d’une vieille paroisse, et l’on oublie volontiers que l’on est si loin de la ville. La mission prend ici un caractère de solennité qu’elle n’avait pas ailleurs, à raison du local qui se prête mieux aux cérémonies religieuses, mais tout se fait dans le même ordre et de la même manière que dans les deux missions déjà visitées. Monseigneur parle aussi à peu près dans les mêmes termes.

  1. Ceci est fait maintenant. M. Pelletier sera heureux d’exercer l’hospitalité envers le missionnaire du Saint-Maurice, qui ira probablement se fixer à la Grande-Anse dans quelques mois.