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un entretien
AVEC LES MINISTRES

Avant de quitter les Piles, je dois accomplir une œuvre bien importante : j’ai vu vos besoins, Ô mes amis du Saint-Maurice, et je veux les exposer immédiatement à qui de droit. Je veux m’aboucher avec les ministres de notre gouvernement provincial, et leur dire sans ambage ce qu’ils ont à faire pour vous.

Comment pouvez-vous faire cela aux Piles ? Croyez-vous donc rencontrer les autorités provinciales sur ce petit coin de terre ? — Il faut savoir, mes amis, que j’ai naturellement des attributs téléphoniques. Je puis parler à Québec, à Montréal et à Ottawa, et tout cela sans sortir des Piles. Je vais à l’instant même vous montrer tout mon savoir-faire.

Messieurs les ministres de Québec, j’ai l’honneur de vous saluer. Je suis le représentant du Haut Saint-Maurice. Il est vrai, mon élection s’est faite d’une manière peu intéressante : il n’y a pas eu de bagarre, pas un œil poché, pas un faux serment, pas un petit blasphème ; mais tout de même je suis représentant. J’ai été librement accepté par un peuple libre, et j’ai le plaisir de vous affirmer que je suis fier du peuple que je représente. Je viens, sans plus de retard, plaider la cause de mes commettants ; et comme je n’ai que des choses justes et raisonnables à vous proposer, j’ose espérer que je serai le bienvenu auprès de vous.