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Sa commission, datée du 5 mars 1685, se lit ainsi :


De par le Roy.

Sa Majesté voulant pourvoir au commandement de l’une des compagnies d’infanterie qu’elle fait passer en la Nouvelle-France, Elle a fait choix pour cet effet du Sr. de Troyes. Mande Sa Majesté aux Srs Marquis de Denonville, Gouverneur et son lieutenant Général, et de Meules, intendant de justice, police et finance au dit pays, de faire reconnoistre le dit Sr de Troyes en la dite qualité de capitaine de la dite compagnie. »

Fait …[1]

Quelques mois après son arrivée à Québec, Pierre de Troyes était chargé d’une mission fort périlleuse : c’était de conduire à la baie d’Hudson la petite troupe de soldats que le marquis de Denonville avait décidé d’y envoyer pour déloger les Anglais qui s’y étaient établis.

Les Français et les Anglais se disputaient depuis longtemps la possession de cette baie. En 1668, conduits par deux transfuges canadiens, Médéric Chouart des Groseilliers et Pierre-Esprit Radisson, les Anglais avaient bâti, à l’embouchure de la rivière Nemiskau (Rupert), un fort auquel ils donnèrent le nom de Charles. Deux ans plus tard, Chouart et Radisson allaient fonder pour le compte de la compagnie de la baie d’Hudson, qui venait d’être organisée, un poste à la rivière Nelson.

C’est aussi vers le même temps que les Anglais établirent deux autres postes, l’un à la rivière Monsoni (Abitibi) et l’autre à la rivière Quichitchouanne (Albany ou Sainte-Anne).

Mécontents de la manière dont ils avaient été

  1. Archives Canadiennes, série F., vol. 215, p. 142. — Ordres du Roi (série B-II), 1684-1685.