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elle s’appelle Villemontel ; sur son parcours elle reçoit les eaux des lacs Dufresnoy, Cléricy, Dufault, Rouyn, Kekeko, la Bruère et Caron. C’est une splendide route canotière.

Sur le versant nord, à l’ouest, le lac Abitibi reçoit les eaux de plusieurs rivières, dont les principales sont la rivière Haut Abitibi, décharge du lac Duparquet, qui reçoit par la rivière Kanasuta les eaux des lacs Dasserat et Labyrinthe, la rivière LaSarre, décharge du lac Macamic, qui reçoit par la rivière Loïs les eaux du lac du même nom, et par la rivière Bellefeuille, les eaux du lac Robertson.

Au centre la rivière Harricana, qui a une longueur de 360 milles dont les beaux lacs Lemoine, DeMontigny, Malartic, LaMotte, Obalski, ne sont que des élargissements, reçoit une multitude de petits affluents, et draine, dans sa course vers la baie James, un territoire de 11 000 milles carrés.

À l’est, les rivières Laflamme et Taschereau coulent vers la rivière Bell qui décharge elle-même, après un parcours de 176 milles, dans le lac Mattagami et de là dans la baie James, sous le nom de rivière Nottaway, après un parcours de 150 milles, drainant en tout un territoire de 36 500 milles carrés.

Comme on le voit les lacs et les rivières ne manquent pas dans cette partie de la province. Une particularité remarquable de cette région, c’est que les rivières sont très larges et profondes, peu proportionnées au volume d’eau qu’elles transportent, tandis que les lacs qu’elles alimentent sont très plats. Ainsi la rivière LaSarre qui a un bassin de drainage d’environ 650 milles carrés, a une largeur de 200 à 300 pieds, et une profondeur de 25 à 30 pieds sur un parcours de plusieurs milles à partir de son embouchure dans le lac Abitibi, tandis que ce lac qui couvre une étendue de 335 milles carrés, a une profondeur moyenne de moins de 10 pieds ; de sorte que le chenal de la rivière LaSarre est de 15 pieds plus bas que le fond du lac Abitibi dans lequel elle se déverse.

Ce phénomène s’expliquerait par le fait que le courant, plus rapide dans la crue des eaux au printemps, aurait pour effet de déplacer une plus grande quantité du fond glaiseux et d’augmenter peu à peu la profondeur de celui-ci.


Le sol



Quand l’immense forêt qui recouvre maintenant le sol de l’Abitibi sera disparue, nous aurons là un pays dont l’aspect général sera à peu près celui des prairies de l’Ouest, avec cette différence cependant que la plaine de l’Abitibi apparaîtra à l’œil beaucoup plus ondulée que celle des régions du Manitoba et de la Saskatchewan. Nulle part de montagnes ; ici et là, cependant, des petites collines rocheuses qui s’élèvent à pic comme des forteresses ; partout des vallées au fond desquelles serpentent des rivières profondes et larges comme des fleuves.