Quant à la qualité du sol lui-même, M. J.-M. Leclair, agronome officiel du département de l’Agriculture, qui en a fait une étude spéciale, fait les remarques suivantes sur sa composition :
« La texture de ce sol est très fine, partant très compacte. Les particules de sable qui le composent, de même que celles qui forment les granules de glaise, sont très fines.
« La couleur de la glaise change de la teinte bleuâtre à la teinte rougeâtre. Bien que compacte à l’état naturel, cette terre devient très friable une fois qu’elle a été soumise à la gelée. Elle contient une faible quantité de sable très fin, de dix à vingt pour cent à peu près. Ceci a pour effet de la rendre plus ouverte, plus poreuse, partant plus propre à la culture que la glaise pure. Elle est plus facile à travailler et l’eau y circule plus facilement.
« Comme ce sol a été durant des centaines d’années recouvert de mousse et constamment imprégné d’eau, l’observateur trop superficiel est porté à l’apprécier au-dessous de sa valeur réelle. Mais cette terre, une fois labourée, mélangée à la couche d’humus qui la recouvre, devient une terre fertile et de très grande valeur. La couche d’humus et de matières végétales en décomposition varie de quatre pouces à sept ou huit pieds. Ceci est d’une grande richesse fertilisante.
« Ordinairement le colon brûle les détritus qui restent dans son abatis : si la terre est desséchée, le feu consume aussi l’humus et la terre reste complètement nue. Ceci est de nature à nuire à la récolte durant les premières années.
À LANDRIENNE — Juin 1919