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de le brûler en une seule fois, lorsque le sol est bien sec, car alors on s’expose à consumer la meilleure partie de la terre.


Le climat



La légende de l’Abitibi glaciale a fait son temps. L’expérience des six années passées nous a permis de constater que le climat de cette région ne diffère pas sensiblement de celui du bas-Québec. Les gelées d’automne n’y sont pas plus hâtives, et il ne saurait être question maintenant de ces gelées d’été qui effrayèrent les premiers colons.

Le seul inconvénient pour le moment, c’est que le printemps y est un peu plus tardif que dans la vallée du Saint-Laurent. Il est, néanmoins permis de supposer que cet inconvénient disparaîtra peu à peu à mesure que les défrichements s’étendront.


COLONS DES RANGS III, IV, V ET VI DU CANTON DE FIGUERAY RÉUNIS À L’ENDROIT OÙ DOIT ÊTRE BÂTIE L’ÉGLISE DE LA FUTURE PAROISSE DE FIGUERAY. Monseigneur Latulipe vient d’en marquer le site — 26 juin 1918.

C’est que du déboisement des terres découlent trois effets absolument incontestables : un printemps plus hâtif, un été plus long et plus chaud et un automne plus tardif et moins brusque. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour l’Abitibi ? On objecte que les vents du nord qui soufflent dans cette région seront toujours une cause de refroidissements. Mais chose curieuse à constater, c’est que les eaux de la mer d’Hudson et de la Baie James en particulier sont loin d’être aussi froides, que celle du lac Temiscaming, à la même saison. Si les vents sont si frais, ce n’est donc pas uniquement parce qu’ils viennent du nord, mais c’est surtout parce qu’ils s’imprègnent d’humidité en traversant ces milliers d’acres de forêts, qui retiennent à leurs pieds la neige jusqu’à la mi-juin et qui d’un bout à l’autre de l’été repoussent tous les efforts du soleil, pour arriver au sol. Il y a là un courant d’air froid qui circule