Page:Caron - La région de l'Abitibi, terres à coloniser, etc, 1919.djvu/30

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2o — Pour cela, il faut autant que possible brûler l’abatis lorsque la surface du sol est encore humide, et éviter de mettre le feu après une période de sécheresse. Il vaut mieux se reprendre deux ou trois fois pour brûler l’abatis que de le brûler en une seule fois lorsque le sol est bien sec, car alors on s’expose à consumer la meilleure partie de la terre.

3o — En général il ne faudrait pas brûler d’abatis après le mois de juin, ni avant le mois de septembre, afin d’éviter la ruine du sol, et aussi les grands feux de forêt.

4o — Il faudrait labourer la terre avant de semer ; il est vrai que plusieurs ont obtenu d’assez bons résultats en semant à la herse entre les souches ; cependant cette méthode n’est pas à approuver, car en agissant ainsi, la terre ne se trouve pas suffisamment préparée, pour résister à la sécheresse de l’été. Un labour de six pouces et un vigoureux hersage, avant de semer, donnent à la terre l’avantage de conserver son humidité ; il ne faut pas oublier que la récolte dépend de la quantité d’eau retenue dans le sol.

5o — Pour s’assurer une bonne récolte, il est presque nécessaire de labourer en été, ou à bonne heure en automne. Le labour du printemps ne donne pas un résultat aussi satisfaisant.

6o — Il est très important que la première semence soit faite en céréales ; il ne faut pas oublier de semer en même temps dix à douze livres à l’âcre d’un mélange de trèfle rouge (4 lbs), de trèfle alsike (7 lbs) et de mil (1 à 2 lbs). Il faut éviter de semer des céréales deux années de suite.

7o — Il vaut mieux faire moins grand de terre et enlever de suite les souches vertes, afin de préparer une terre qui donnera un bon rendement la première année. Les grosses souches peuvent être enlevées au moyen de la dynamite achetée en gros ; les petites sont facilement levées par un cheval et à force d’hommes, et cela dès la première année de culture.

8o — Compter sur le feu seul, pour défricher la terre, est le plus sûr moyen de l’appauvrir ; car les terres fortes trop chauffées perdent leur azote et deviennent trop compactes, ce qui empêche la croissance des plantes.

9o — Les colons de l’Abitibi doivent prendre tous les moyens à leur disposition pour récolter des légumes en aussi grande quantité que possible. Les pommes de terre croissent à merveille dans l’Abitibi ; de même les choux, les navets, les carottes, les oignons, même les tomates et les concombres ne manqueront pas de donner un bon rendement, s’ils sont semés en temps convenable, et si on leur donne les soins nécessaires.


La culture



Quoique la végétation soit rapide, dans l’Abitibi, il ne faut pas,