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LA ROSE DE SAINT-FLOUR.


Le théâtre représente un cabaret.

Scène PREMIÈRE.

Pierrette, seule. (Elle ramasse les débris d’une marmite cassée, auprès de la cheminée.)

C’est-il un guignon !… j’ai cassé ma marmite, fichtra !… Comment, à présent, que j’vas faire ma choupe ?… Aujourd’hui dimanche, les marchands de faïence sont fermés… faudra que j’imprunte une marmite dans le village, en allant chercher mes choux ; sans ça, môchieu Marcachu l’ chaudronnier et môchieu Chapailloux l’ cordonnier, mes deux pensionnaires qui viennent dîner tous les jours à midi, n’auraient pas leur pâtée… Pricheti !… faut pas les fâcher, ces hommes ; ils m’aiment tous les deux, et ils sont d’un jaloux !… mais ils sont bien galants ; en voilà des hommes galants, et qui se sont donné plus d’une fois des coups de poing pour moi.

Couplets.
I.
––––––Entre les deux mon cœur balanche,
––––––Je ne sais lequel épouja !…
––––––Pour chelui-ci quand mon cœur penche,
––––––Il penche aussi pour celui-là !…
––––––––––––Ah ! ah !
––––––––Qu’est-che qui me dira,
––––––––––––Fichtra !
––––––––Chelui que j’époujera !
II.
––––––M’sieu Marcachu fait l’agréable ;
––––––Il a l’dos large et les poings lourds !