des commissions ou des députations d’une portion de ses pouvoirs ; elle confiait la garde de la Maison de Ville à un concierge ; elle nommait un « gouverneur et conducteur de l’horloge publique » ; elle avait sous ses ordres un huissier, un sergent, un trompette et des tambours jurés, un réveilleur public et un « escopateur ». Elle choisissait les capitaines qui commandaient sa milice.
De tous les agents de la Communauté le plus considérable fut le procureur syndic. Comme il ne présidait pas les assemblées de la Maison Commune, il pouvait paraître inférieur en dignité au gouverneur de la ville, mais il n’est pas douteux que, par ses attributions, il ait joué, en matière municipale, un rôle infiniment plus important que le gouverneur. Il était le principal mandataire de la Communauté dans toutes les affaires où elle avait quelque intérêt à défendre. Cela ressort clairement de la lecture des registres municipaux.
La fonction de procureur syndic ne paraît pas avoir existé avant le XVe siècle[1] ; mais, à partir de cette époque, les villes de Bretagne progressèrent tellement par le commerce et par l’industrie que de jour en jour il devint plus difficile de les administrer ; la nécessité de créer des conseils de ville réguliers se faisait sentir, et chacun de ces conseils se choisissait naturellement un procureur. À Rennes, cette fonction qui fut assez humble à l’origine, grandit aussi vite que la Communauté elle-même[2]. N’ayant reçu pendant plus d’un siècle que trente-sept livres dix sous de gages, le procureur syndic, à partir de 1570, toucha soixante-douze livres par an, et, neuf ans après, il se vit attribuer jusqu’à trois cents livres de gages. Cent ans