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DÉPENSES ORDINAIRES.

rattachent le payement des aides, les diverses gratifications accordées par la ville, les frais des fêtes publiques. Les officiers municipaux ne sont pas seuls à toucher des gages sur le budget de la ville. Quand Henri II établit à Rennes un siége présidial (1552), il attribua aux nouveaux magistrats quatorze cents livres de gages, au payement desquels la Communauté dut contribuer pour deux cent cinquante livres. À partir de 1585 elle fournit même de ce chef vingt livres de plus par an. Pour qu’elle pût rentrer dans ses déboursés, les rois l’autorisaient à frapper une taxe sur le sel[1]. Dans les registres de comptes des « miseurs » la somme servie pour les gages du siége présidial est inscrite en tête des dépenses ordinaires. Les gages des officiers de la Communauté viennent immédiatement après[2].

La ville ne devait pas de gages à son gouverneur[3] ; mais elle était astreinte à lui fournir un logement. Quand Henri IV eut ordonné aux bourgeois de Rennes de démanteler leur enceinte, et quand ils eurent rendu inhabitables les tours des fortifications, il fallut bien que la Communauté louât une maison pour y installer le gouverneur[4]. Elle donnait au lieutenant une indemnité de trois cents livres par an pour qu’il se logeât à ses frais, et elle devait, dans le même but, à partir de 1613, accorder deux cents livres à chacun des connétables[5]; mais elle ne pouvait pas décemment offrir une compensation de cette nature à son gouverneur. D’ailleurs, en 1606, les fonctions de gouverneur étaient remplies par M. de Béthune, frère de Sully, ancien ambassadeur à Rome. Ce grand seigneur ne voulait pas venir à Rennes sans être sûr d’y trouver un logement convenable ; il écrivait à M. de Brissac, lieutenant général du Roi en Bretagne, pour qu’il engageât la Communauté à ne pas se montrer trop avare, et

  1. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 284.
  2. Archives de Rennes, Comptes des miseurs, passim.
  3. Voir ci-dessus le chapitre où il est traité du Gouverneur.
  4. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 218.
  5. Ibid., fo 220.