aux armes de Bretagne ; ils furent placés trois par trois sur la porte Toussaints, à l’entrée de l’église Saint-Germain, à l’entrée du manoir épiscopal et au-dessus des portes de la cathédrale. Un dais de satin gris blanc, « garni de frange de soie avec de la crépine d’or » devait abriter Henri IV, mais ce prince fit avertir la Communauté qu’il ne se placerait pas sous le dais ; la dépense n’en était pas moins faite et le dais fut confié aux « miseurs »[1]. Une commission fut formée pour acheter des étoffes et faire faire des enseignes aux couleurs du Roi[2] ; une autre fit dresser des arcades de lierre auprès de la porte Toussaints, de l’église Saint-Germain et du manoir.
En même temps on construisait « au grand bout de cohue » un « échafaud » sur lequel devaient se placer des joueurs de violons et de hautbois[3] ; on recrutait des « joueurs de bombardes » ; on « accoutrait de blanc » cinquante enfants à qui M. de Montbarot donnait son fils pour chef, et qui devaient être passés en revue par César de Vendôme[4] ; on faisait faire quatre clefs d’argent doré qui furent attachées avec un cordon de soie aux couleurs du Roi, pour lui être présentées lors de son entrée dans la ville[5]. Vinrent ensuite les discussions sur les victuailles. Dans la séance du 29 avril la Communauté ne s’inquiète que des provisions qu’elle doit rassembler : elle décide d’acheter deux douzaines de jambons de Mayence, douze douzaines de cervelas, quatre douzaines de « goullures fumées », six douzaines de fromages ; elle achètera une charge de citrons et d’oranges, quarante-huit boîtes de marmelade, vingt-quatre livres d’écorce de citron ; elle achètera des barils de confitures, de l’anis et des abricots secs. Le vin ne sera pas oublié. Les « miseurs » devront se procurer deux barriques de vin blanc, deux de vin claret, quatre de vin étranger et plusieurs barils