Page:Cartier - Brief recit de la navigation faicte es ysles de Canada.djvu/53

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estans sur icelle montaigne eusmes veue et congnoissance de plus de trente lieues à lenviron d’icelle : y a vers le Nort, une rengée de montaignes, qui sont Est et Onaist, gisantes, et autant devers le Su. Entre lesquelles montaignes est la terre la plus belle qu’il est possible de veoir, unye, plaine, et labourable : et par le meilleu desdictes terres voyons le dict fleuve oultre le lieu ou estoient demourees noz barques : auquel va ung sault d’aue le plus impetueulx qu’il est possible de veoir : lequel ne nous fut possible passer, tant que l’on povoit regarder grand, large et spacieulx, qui alloit au Sur Onaist : et passoit aupres de trois belles montaignes rondes, que nous voyons, et estimyons qu’elles estoient environ quinze lieues de nous : et nous fut dict et monstre par signes par nosdictz trois hommes du pais qui nous avoient conduict, qu’il y avoit trois telz saulx d’aue audict fleuve, comme celuy ou estoient nosdictes barques, mais nous ne peusmes entendre quelle distance il y avoit entre l’un et l’autre par faulte de langue : puis nous monstroient par signes que lesdiz saulx passez, l’on pouvoit naviguer, plus de trois lieues par ledict fleuve. Et oultre nous monstroient que le long desdictes montaignes estant vers le Nort, y a une grande riviere, qui descend de