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les femmes écrivains de la france

Parler des lettres, c’est appeler sur les lèvres le nom de la grande épistolière du dix-septième siècle, Mme de Sévigné.

On trouverait peut-être des femmes qui ont eu plus d’éloquence, plus de feu dans la passion ; d’autres ont tenu, de leur vivant, une plus grande place dans le monde par le rôle qu’elles y ont joué ; mais qui, plus que Mme de Sévigné, nous fit admirer, avant elle, le naturel d’une femme supérieure, naissant dans la société d’une grande époque, heureuse de vivre, de se produire, et laissant partout comme une trace lumineuse ?

Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigny, naquit à Paris le 6 février 1626. Son père, Celse-Bénigne de Rabutin, baron de Chantal, était ce fameux duelliste qui, le jour de Pâques 1624, sortit de l’Église au beau milieu de la messe, disant tout haut qu’il allait servir de second au non moins fameux duelliste de Bouteville, dans sa rencontre avec Pontgibaut. Il se fit tuer en juillet 1626, cinq mois après la naissance de sa fille, en défendant l’île de Ré contre les Anglais.