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siècle de louis xiv

coup d’épée dont il mourut deux jours après.

Jeune encore au moment de son veuvage, aimable comme elle l’était, ayant le goût du monde et des divertissements, Mme de Sévigné n’avait qu’à se laisser aller pour jouir de tous les plaisirs et de tous les succès. Elle eut beaucoup d’amis, beaucoup de liaisons, beaucoup de relations. Elle eut de nombreux adorateurs qui sollicitèrent sa main et un non moins grand nombre de « soupirants » qui ne rêvaient pas le mariage, dans ce temps où la galanterie régnait. L’élégant marquis de Lude, le prince de Conti, Fouquet, le magnifique surintendant, peut-être Turenne, et jusqu’à son ancien professeur, le bonhomme Ménage, essayèrent de l’induire à mal. Aucun, paraît-il, ne réussit, pas même le vaniteux Bussy qui avait le plus de chance d’être bien traité, et qui n’avait pas attendu, dit-on, la mort du marquis de Sévigné pour essayer de faire son chemin auprès de sa spirituelle cousine.

Gardons-nous de croire cependant qu’elle fit la prude ou la revêche ; elle avait au contraire l’humeur enjouée et le rire facile. Au fond, elle aimait les galanteries comme un passe-temps,