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xviiie siècle

mie des sciences (1738). Voltaire lui en avait fourni l’épigraphe, distique latin remarquable par son élégante concision :

Ignis ubique latet, naturum amplectitur omnem,
Cuncta fovet, renovat, dividit, nuit, alit
[1].

Deux ans après, elle fit paraître ses Institutions de Physique, auxquelles elle joignit une analyse de la Philosophie de Leibnitz. Vers le même temps elle soutint avec avantage une discussion sur la question abstraite des forces vives, contre le savant académicien Mairan.

Les découvertes de Newton lui inspirèrent surtout une profonde admiration. Elle ne craignit pas de le suivre dans les hauteurs prodigieuses où s’éleva son génie, et elle voulut partager avec Voltaire l’honneur de révéler à la France la théorie du nouveau système du monde. Mais sa traduction des Principes de Newton, terminée peu de temps avant sa mort, ne parut qu’en 1756, revue et annotée par le savant géomètre Clairant.

Chose étonnante, ces graves études n’empê-

  1. Le feu se cache partout, il embrasse la nature entière. Il échauffe, renouvelle, divise, unit et nourrit toutes choses.