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xviiie siècle

panégyristes et par là même des détracteurs de Mme Du Deffant.

Nous n’avons pas à juger ce procès dont la solution n’est pas sans difficulté. Il est probable qu’il y eut des torts réciproques ; mais si l’on considère que Mlle de Lespinasse était l’obligée et Mme Du Deffant la bienfaitrice, on sera naturellement porté à se ranger du côté de la marquise, qu’elles qu’aient pu être les raisons de Mlle de Lespinasse dont on ne peut nier le caractère violent et l’âme passionnée.

Cet événement fut d’autant plus sensible à Mme Du Deffant que, l’année suivante, elle connut Horace Walpole, pendant un voyage que ce riche seigneur anglais fit à Paris. La vieille aveugle s’éprit à l’instant de cet esprit vif, hardi, délicat et coloré.

À soixante-trois ans, elle livra tout son cœur à un homme qui n’en avait pas cinquante, dont elle aurait pu être la mère, qui devait passer sa vie loin d’elle et qu’elle embarrassait fort par ses vivacités de tendresse.

Et cette passion qu’on ne saurait comment qualifier et qui ne laissa pas d’être élevée, subsis-