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xviiie siècle

Il paraît que c’est dans la société de Mme  de Tenrin qu’elle chercha d’abord à se choisir des habitués. Mme  de Tencin s’en aperçut et leur dit un jour : « Savez-vous ce que la Geoffrin vient faire ici ? Elle vient voir ce qu’elle peut recueillir de mon inventaire. »

Cet inventaire, elle le recueillit en effet en lui succédant dans son rôle de protectrice des lettres, « mais, dit M. Villemain, comme une bourgeoise succède à une princesse. »

La réputation de Mme  Geoffrin devint bientôt universelle. Pour les hommes de lettres, et surtout pour les encyclopédistes, elle fut d’une générosité à toute épreuve, et sa bienfaisance était grande autant qu’ingénieuse. Elle avait l’humeur donnante, disait-elle, et elle avait pris pour devise : Donner et pardonner.

Comme Mme  Geoffrin, Mme  Du Boccage réunit autour d’elle tout ce que la France comptait de beaux-esprits. Fontenelle l’appelait sa fille, Clairaut la comparait à Mme  Du Châtelet, tous ses admirateurs avaient fait pour elle cette belle devise :

« Formâ Venus, Arte Minerva, » que Gui-