Page:Carton - Histoire des femmes ecrivains de la France.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
introduction

croyance aux fées. On se rappelle les détails que nous a laissés Tacite sur cette fameuse Velléda, que le Gaulois Civilis avait associée à sa révolte contre les Romains.

Il est permis de croire que toutes les Velléda réunies formeraient légion.

Et il ne s’agit point, à cette époque, de ces fées gracieuses, comme on s’est plu à les représenter, sous la forme de jeunes filles, à l’épaisse chevelure flottante sur les épaules, vêtues d’une longue robe blanche et le front ceint d’une couronne de verveine. Cette ravissante image ne justifierait guère l’effroi qu’elles inspiraient toujours.

Dans l’imagination des Gaulois, au contraire, les fées conserveront, pendant plusieurs siècles, le caractère sauvage et terrible que leur avait inspiré le druidisme. Il faut se les représenter comme des femmes vieilles, hideuses et cruelles, suivant les armées pour recueillir le sang des prisonniers et le répandre ensuite au-dessus de leur chaudière magique. Voilà les véritables fées, celles dont les paroles inspiraient aux Francs la plus entière confiance. Ce n’est que plus tard,