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xixe siècle

Bouquets et Prières, etc., dont les grâces plus ou moins pieuses ou mélancoliques furent très goûtées dans les salons.

Nous ne prononcerons le nom de Mme  Sophie Gay, femme-auteur des plus spirituelles du premier Empire, et qui, par sa conversation fine et délicate, non moins que par ses romans, tint une place distinguée dans la société, que pour parler de sa fille Delphine, plus connue sous le nom de Mme  Émile de Girardin.

C’est sous les auspices de sa mère que Mme  de Girardin (née à Aix-la-Chapelle en 1804 et morte à Paris en 1855) se fit remarquer de bonne heure dans la Muse française. À quinze ans, sa beauté originale, sentimentale et rêveuse, la faisait comparer à Corinne chantant au cap Misène ses odes inspirées. C’est cette beauté qu’ont chantée tour à tour Sainte-Beuve, Jules Janin, Théophile Gauthier, Paul de Saint-Victor et bien d’autres. Voici le portrait qu’en fit Lamartine : « Elle était assise sur un tronc d’arbre que les enfants des chaumières voisines avaient roulé là pour les étrangers ; son bras, admirable de forme et de blancheur,