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les femmes écrivains de la france

visita l’Italie avec lui, s’éprit de passion pour Venise (1834), et raconta les péripéties, les impressions de ce voyage dans plusieurs romans, particulièrement dans les Lettres d’un voyageur, — Jacques, — André, — Leone Leonie, — Simon. La réputation croissante de Mme  Sand avait attiré auprès d’elle un grand nombre d’amis et entre autres plusieurs chefs des principales écoles qui se disputaient alors l’honneur de diriger le monde social dans la voie du progrès. Chacun d’eux, pour ainsi dire, trouva dans l’auteur d’Indiana une élève docile, facilement impressionnable à leurs idées et admirablement douée pour vulgariser leurs doctrines humanitaires et sociales. Elle n’était, à vrai dire, selon l’expression d’Henri Delatouche, « qu’un écho qui embellissait la voix. »

Dès 1835, elle connut dans le Berri l’avocat Michel (de Bourges), qu’elle désigne sous le nom d’Ėvrard, et qui lui prêcha le républicanisme, l’unité de la vérité sociale et religieuse, mais la troubla par des exagérations d’idées. L’impression de Lamennais fut plus nette et plus profonde. Pierre Leroux, qu’elle vit alors, ne devait agir sur son esprit que plus tard.