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les femmes écrivains au moyen âge

dialogue entre deux troubadours, espèce de tournoi poétique auquel ils se provoquaient en présence des dames et des chevaliers.

« Les tensons, dit un naïf biographe des troubadours (Nostradamus, père de l’astrologue), estoyent disputes d’amours qui se faisoyent entre les chevaliers et dames poëtes entreparlans ensemble de quelques belles et subtiles questions d’amours, et où ils n’en pouvoyent accorder, ils les envoyoyent pour en avoir la deffinition aux dames illustres présidentes, qui tenoyent cour d’amour ouverte et plénière à Signe et à Pierrefite, ou à Romanin ou à aultres, et là-dessus en faysoyent arrets qu’on nommoit lous arrest d’amours. »

Les dames juges étaient quelquefois fort nombreuses. Il y en avait dix à la cour de Signe, ainsi qu’à Pierrefite, douze à Romanin, quatorze à Avignon et jusqu’à soixante à la cour de Champagne.

Il serait intéressant de rappeler la nature des débats présentés devant ces singuliers tribunaux, qui tenaient toute leur force du respect souverain avec lequel on accueillait leurs décisions. Bornons-nous à un seul exemple :