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les femmes écrivains de la france

C’est là que pendant plus de vingt ans elle vient pleurer chaque nuit, jusqu’à ce que la mort la réunisse à son époux (1164) et qu’une même tombe reçoive leurs dépouilles mortelles.

Ce serait à tort cependant que l’on conclurait de ce qui précède que, seules, les femmes de condition élevée aient pu jouir, au moyen âge, des bienfaits d’une éducation libérale. Dès le treizième siècle, il existait à Paris des écoles où les enfants de tous les habitants étaient admis moyennant une légère rétribution. Ces écoles étaient divisées en deux classes, celles des garçons et celles des filles ; et elles étaient même plus nombreuses qu’on est généralement porté à le supposer. Dès 1380, on en comptait déjà à Paris quarante pour les garçons et vingt pour les filles. On les nommait petites écoles ou écoles de grammaire. Un règlement touchant les écoles, lu dans la séance du 6 mai 1380, est même parvenu jusqu’à nous. Ce curieux document nous a conservé les noms des maîtresses qui dirigeaient alors les petites écoles des filles à Paris. Nous ne croyons pas inutile de reproduire les noms de ces institutrices qui, pour la