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les femmes écrivains de la france

Nous n’avons pas trouvé de documents établissant que, au douzième siècle, il y ait eu des ouvrages écrits par des femmes autrement qu’en langue latine. Ce n’est que vers la fin du treizième siècle que nous rencontrons deux abbesses qui, dans leurs ouvrages, se sont servies de la langue vulgaire : Marguerite de Duyn et Agnès d’Harcourt.

Voici le jugement porté sur Marguerite de Duyn par l’un des continuateurs de l’Histoire littéraire de la France :

« Il nous a semblé que nous pouvions insister sur les écrits latins et français d’une femme qui, dans un tel siècle, s’exprimait en latin avec plus de correction et de netteté qu’un grand nombre de ses contemporains ; qui, comme écrivain français, tout en laissant voir qu’elle habitait le fond d’une province, et sans s’écarter des formes ordinaires aux idiômes du midi, trouvait cependant déjà quelques-uns des mouvements propres à cette langue qui commençait à devenir notre langue française. »

Agnès d’Harcourt, fille d’une illustre maison,