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les femmes écrivains de la france

vert, — on afficha la pruderie ; — Henri s’occupait de guerre, on préconisa la paix et ses loisirs ; — au lieu d’agir, on parla ; — et comme les femmes faisaient la loi, on mit en tout de l’esprit, de la noblesse, de la délicatesse, de la grâce, au risque de pousser l’esprit jusqu’à la recherche, la délicatesse jusqu’à la mignardise, et la noblesse jusqu’à la préciosité.

Le mouvement de la Renaissance était continué, mais il tournait à la fadeur pastorale. En travaillant à épurer la langue, on arriva insensiblement au raffinement et au faux-goût. De licencieuse, la galanterie se fit pédante.

Catherine de Vivonne vit son prénom se changer, grâce à Malherbe qui en fit l’anagramme, en celui d’Arthénice. Tous les habitués de l’hôtel reçurent ainsi un nom précieux. C’est sous ce nom d’Arthénice que la marquise figure, par exemple, en costume de Pastourelle, dans les Bergeries de Racan, qui prit soin d’ailleurs, pour éviter toute confusion, d’en avertir le lecteur dans sa préface.

Les réunions de l’hôtel de Rambouillet brillèrent sous Louis XIII, et, suspendues un peu pen-