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mes vacances au congo


XVI.

Le steamer belge, trait d’union entre la colonie et la métropole. — Controverses coloniales — Un chasseur d’ivoire. — Sur la côte de la Guinée. — Les escales. — L’Escaut et le Congo. — Conclusions.


11 novembre 1922.
En vue de Terneuzen.


Au coup de cloche, l’« Albertville » s’est détaché du quai de Boma. Bien vite il accélère son allure. Et déjà, sur le " beach " dont les proportions se réduisent à vue d’œil, les groupes des coloniaux qui sont venus saluer de leurs adieux le départ du " mail " belge, ne forment plus qu’une seule tache blanche où se devine encore, dominant toutes les autres, la haute stature de M. Maurice Lippens.

Deux heures plus tard, un court arrêt à Banane. Puis les rives s’effacent tout à fait et voici le plein océan. Mais nous y vogons longtemps encore dans le chenal formé par la masse limoneuse des eaux fluviales, la proue pointée vers le soleil qui décline et qui ne tardera pas à plonger brusquement dans les flots, comme un énorme ballon de feu qui tomberait à la mer.