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MES VACANCES AU CONGO

l’organisation commerciale, le cercle des cultures s’est élargi, afin d’assurer la vie de ces cités nouvelles. Il s’est trouvé que ces immenses territoires, — en y faisant la part des régions désertiques, — possédaient à la fois les trois grandes sources naturelles du progrès matériel.

L’Afrique du Sud est, en même temps, un pays de richesses minérales, un pays d’agriculture et un pays d’élevage. Certes, pour recueillir le fruit de toutes ces chances, l’homme a dû s’ajouter à la nature. Il a dû combattre la malaria, les épidémies et les épizooties de toute espèce, la difficulté des communications. Tous les problèmes auxquels la Belgique fait face au Congo et notamment au Katanga, les colons du Sud-Afrique les ont connus ou les connaissent encore, et c’est pourquoi rien n’est plus utile pour nous que d’étudier les méthodes auxquelles on recourt ici, pour dépister et combattre les maladies de l’homme et du bétail, pour organiser les conditions du travail industriel et agricole, pour régler les relations entre blancs et indigènes.

Les luttes soutenues jadis par les Boers contre les tribus dont ils vinrent occuper les territoires ont assurément réagi, dans la suite, sur toute la politique sud-africaine à l’égard des « native ». Il ne semble point que cette politique pèche par un excès de sentimentalisme. La main-d’œuvre noire est indispensable, et personne ne se fait faute d’y recourir. Les mines d’or emploient jusqu’à 250,000 « native » — venus surtout des colonies portugaises de l’Est, du Bechuanaland ou de la côte occidentale, — afin d’assurer les travaux d’extraction. Recrutés par des agents au nombre de 400, ils sont enga-