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MES VACANCES AU CONGO

plein développement, où les ressources d’activité commerciale se doublent des chances d’un site charmant qu’envieraient nos bains de mer à la mode. Les Pères Blancs y ont une jeune et belle mission, non loin de la bourgade naissante de Greinervillc ou de Makala, où l’extraction de la houille se poursuit à fleur de terre avec un succès de plus en plus marqué.

Le Manyema a, lui aussi, des missionnaires d’un zèle exemplaire. Ce sont les Pères du Saint-Esprit, dirigés par Mgr  Callewaert, qui compte trente-six ans d’Afrique et qu’on rencontre partout, modeste et infatigable, allant visiter, de pied, ses religieux et ses catéchistes, organisant des écoles pour les noirs et les petits mulâtres, des dispensaires et des hôpitaux, n’hésitant pas à se faire tour à tour jardinier, maçon et charpentier. Avec les moyens les plus modestes, il réalise de grandes choses. Son église de Lulunda, qui ne manque pas d’allure, lui a coûté dix mille francs, mais, en plus, combien de trésors d’ingéniosité et de travail !

À voir de près ces véritables apôtres, auxquels tous les problèmes de la colonisation africaine, aussi bien de l’ordre matériel que de l’ordre moral, sont depuis longtemps familiers, et dont l’influence sur les noirs s’exerce dans le sens de la meilleure civilisation et du meilleur patriotisme belge, on aperçoit tout le bienfait d’une collaboration confiante et suivie entre de tels missionnaires qui demeurent et les représentants de l’administration qui, trop souvent, ne font que passer. Quelle force, insuffisamment comprise peut-être, dans cette compénétration d’intelligences et d’énergies associées au service d’une même tâche humanitaire et nationale !