« Vous partirez lorsque nous nous mettrons à table, et Marton ira vous
eclairer jusqu’à la porte de la rue qu’elle ouvrira ; mais vous ne sortirez
pas. Elle la fermera, et remontera. Tout le monde croira que
vous etes parti. Vous remonterez à l’obscur l’escalier, et puis les deux
autres jusqu’au troisieme etage. Les escaliers sont bons. Vous nous attendrez
là toutes les trois. Nous viendrons après le depart de M. Rosa, et après que
nous aurons mis notre tante au lit. Il ne tiendra qu’à Angela de vous
accorder, même toute la nuit, le tête à tête que vous desirez, et que je vous
souhaite tres heureux. »
Quelle joie ! Quelle reconnoissance au hazard qui me fesoit lire ce billet precisement dans l’endroit où je devois attendre à l’obscur l’objet de ma flamme ! Sûr que je m’y trouverois sans la moindre difficulté, et ne prévoyant aucun contretems je descens chez madame Orio plein de mon bonheur.