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J. B. LIVERNOIS.

cesse tenus en éveil par la crainte des reptiles venimeux si nombreux dans les forêts de la zone torride, et par les rugissements des jaguars qui bondissaient dans l’obscurité sur les rochers au dessus de leur tête, à la recherche des carcasses de mules mortes de fatigue sur la route. À ces bruits sinistres se mêlait en outre celui des caïmans qui faisaient claquer par intervalles leurs énormes mâchoires en se vautrant parmi les joncs des marécages.

Enfin il arriva à Panama exténué de fatigue. Après quelques jours de repos, il prit passage sur le steamer California, qui partait pour San Francisco, et y mit pied à terre le 30 décembre, presque sans argent.

Après bien des peines et des démarches, il réussit à construire une usine très-considéra-