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J. B. LIVERNOIS.

franchir l’isthme à pied, sous un ciel en feu, par des montagnes qui touchent aux nues, coupées de torrents, de savanes, de précipices qui semblent infranchissables.

Il se joignit à une troupe de mineurs qui s’en revenaient au Canada. La chaleur était si intense qu’ils furent obligés d’ôter leurs chaussures et de garder le moins de vêtements passibles. À la nuit tombante, ils firent halte et campèrent au pied d’une touffe de bananiers, de platanes et de palmiers qui croissaient au fond d’une gorge de montagne, où les mêmes appréhensions qu’il avait déjà éprouvées dans ces parages — le voisinage des bêtes féroces, des reptiles, des alligators, les cris effrayants des singes hurleurs ou carayas qui se répondaient en chœur de tous les points de l’hori-