Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/105

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Vers les années 1770 ou 80, le Détroit était loin de présenter l’aspect florissant qu’il offre aujourd’hui.

Ce n’était qu’un petit fort, entouré de faibles remparts et de palissades, peuplé par quelques centaines de colons canadiens.

Véritable tente au milieu du désert, ce fort était la sentinelle avancée de la colonie et, par suite, exposé sans cesse aux incursions des Sauvages.

Autour des fortifications s’étendaient quelques champs conquis sur la forêt, que les habitants ne pouvaient cultiver qu’au risque de leur vie, tenant la pioche d’une main et le fusil de l’autre ; et au-delà, en avant, en arrière, à droite, à gauche, partout le désert, partout l’immense océan de la forêt, autre ténébreux dont les sombres voûtes recélaient une