Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/110

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et ses palissades, l’angle d’un fort d’où surgirait un modeste clocher, surmonté de la croix ; de l’autre côté, une bande de Sauvages fuyant vers la lisière du bois.

Au centre du tableau apparaîtrait, les cheveux au vent, un éclair dans les yeux, le front sanglant sillonné d’une balle, mon brave pionnier, près de sa charrue, tenant de la main gauche son fusil dont la batterie fumerait encore ; de la droite, versant l’eau du baptême sur le front de son ennemi vaincu et mourant qu’il vient de convertir à la foi.

Oh ! comme j’essayerais de peindre sur cette mâle figure, dans toutes les attitudes de ce soldat laboureur aux muscles de fer, et la force calme et sereine de l’homme des champs, et le courage invincible du soldat et le sublime enthousiasme du prêtre.

Certes, ce tableau ne serait pas indigne