Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

toute riante, émaillée de bosquets fleuris, et éclairée par une lumière douce et sereine, la jeune captive se tenait debout, pâle, mais calme.

Elle me semblait habiter un monde meilleur.

Tenant entre ses mains un livre ouvert et tourné vers moi, elle le feuilletait lentement.

Elle tourna ainsi seize feuillets.

Alors elle s’arrêta, jeta sur moi un regard plein de tristesse et de compassion et fit signe à quelqu’un qui se tenait près de moi de traverser le torrent.

À ce signal, il trembla de tous ses membres, ses genoux s’entrechoquèrent, ses yeux se dilatèrent, sa bouche s’entr’ouvrit de terreur, une sueur froide ruissela sur son front.

Il essaya de reculer, mais une force invincible l’entraînait vers l’abîme.

Se tournant vers moi, il me suppliait,