Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/157

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de nouveau. Ses pieds glissèrent ; il jeta sur moi un regard d’inexprimable angoisse et tomba.

En un instant, il fut entraîné jusqu’au bord du précipice où il allait être englouti, lorsque sa main rencontra l’angle d’un rocher qui sortait de l’eau.

Ses doigts crispés s’enfoncèrent dans la mousse verdâtre et limoneuse de la roche ; un instant il s’y cramponna avec toute la suprême énergie du désespoir.

Son corps, arrêté tout à coup dans son élan précipité, parut un moment hors des flots.

L’écume et la vapeur d’eau l’enveloppaient d’un nuage, et le vent de la chute agitait violemment sa chevelure humide.

Ses yeux dilatés étaient fixés sur la roche qui, peu à peu, cédait sous son étreinte convulsive.