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Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/20

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C’est un tableau bien vieux, bien poudreux, sans grande valeur artistique, mais qui rappelle une touchante histoire.

Je l’ai apprise, bien jeune encore, sur les genoux de ma mère, et elle est restée gravée dans ma mémoire aussi fraîche que si je venais de l’entendre.



C’était, oh ! il y a bien longtemps, par une froide soirée d’hiver ; la neige fouettait les vitres ; la bise glaciale pleurait parmi les branches éplorées des grands ormes du jardin ; il faisait une poudrerie affreuse.

Toute la famille était réunie au salon. Notre mère assise au piano, après avoir essayé quelques airs, laissait errer au hasard ses doigts distraits sur le clavier. Sa pensée n’y était plus.