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Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/246

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Selon la coutume indienne, ses cheveux étaient rasés, à l’exception d’une touffe attachée au sommet de la tête avec des plumes de faucons, d’outardes et d’oies sauvages, qui formaient comme le cimier d’un casque antique.

Il portait une espèce de manteau, bordé d’une frange rose et lilas, fait avec ces peaux de caribou, couleur orange,[1] que les Sauvages seuls savent rendre si soyeuses et si molles.

Des mocassins ornés de rassades et de poils de porc-épic, teints en rouge et bleu, couvraient ses pieds.

Les guerriers de sa tribu l’appelaient Misti Tshinépik,[2] c’est-à-dire la Grande

  1. Les Sauvages obtiennent cette couleur en passant les peaux à la boucane, au-dessus de la fumée des cabanes ; et la couleur blanche en les passant avec la cervelle des animaux.
  2. Cette expression, ainsi que les autres mots que nous emploierons dans le cours de ce récit, appartiennent au dialecte montagnais, qui dérive de la langue algonquine.