Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/260

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vois là-bas, ce n’est pas un fantôme : — c’est la chute de Montmorency.

Le bruit que tu entends, c’est celui de l’eau qui tombe de la montagne.

Dors tranquillement ; ta maman veille auprès de toi.


— Ho-hou ! — interrompit tout à coup le Sauvage, tirant de sa poitrine cette exclamation gutturale ordinaire aux Indiens pour exprimer la surprise et l’étonnement, — Matshi Skouéou !

Ces paroles en langue sauvage, prononcées à demi-voix, semblèrent paralyser les bras du chasseur canadien.

Pendant quelques instants, son aviron demeura immobile entre ses mains.

Puis, sur un signe du Sauvage, ils se remirent tous deux à ramer vigoureusement, mais avec le moins bruit possible.