Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/271

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Canada, couvert d’immenses forêts inexplorées, peuplées de races étranges et à peine connues, tout était propre à entretenir et fomenter les idées superstitieuses.

— En effet, pensa-t-elle, j’ai entendu parler de cette célèbre Jongleuse qui est parvenue à acquérir une si grande influence parmi les tribus iroquoises, et dont les Pères Missionnaires ont rapporté des choses si merveilleuses.

Ils ne doutent pas qu’elle n’ait des communications avec le mauvais esprit, et qu’elle n’opère par son influence des prodiges incroyables.[1]

  1. Il n’y a aucun doute que la jonglerie pratiquée chez les Sauvages n’ait un caractère diabolique. C’est un fait qui a souvent été constaté par des témoins oculaires dignes de foi. Voici comment s’exprime à ce sujet le R. P. Arnaud, missionnaire du Labrador. « Par la force de leur volonté, dit-il, la cabane (des jongleurs) se met en mouvement comme une table tournante, et répond par des coups ou par sauts aux demandes qui lui sont faites. Eh bien ! les voilà vaincus, tous les inventeurs des