Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/327

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entendre, et le Canotier, reconnaissant le signal convenu avec le Sauvage, tourna son canot dans la direction d’où venait le cri, et un instant après le Tshinépik’ triomphant embarquait habilement dans la légère nacelle, tenant d’une main un aviron.

Avec cette présence d’esprit qui distingue si éminemment les Sauvages, et qu’ils conservent au milieu des plus grands dangers, l’Indien, pendant le combat, avait arraché des mains d’un Iroquois cet aviron dont ils avaient absolument besoin pour leur fuite.

Pendant que l’autre canot iroquois se hâtait de venir au secours des naufragés, que le tomahawk du Tshinépik’ n’avait pu atteindre, les fugitifs profitèrent de l’obscurité profonde que faisaient alors d’épais nuages qui se roulaient pesamment dans le ciel, et gagnèrent le rivage