Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/354

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quand au fond de l’âme se reflète sans cesse une image toujours triste ; et, dans son regard, ce voile mélancolique dont enveloppe et ternit la prunelle une douloureuse pensée qui monte incessamment du cœur aux yeux.

Ce regard attristé donnait froid, et glaçait le sourire sur toutes les lèvres.

Cependant l’incarnation de la tristesse sur cette figure n’avait rien de répulsif ; au contraire, cette douleur toute sympathique n’excitait que la compatissance.

C’était le crêpe d’un noble deuil, et non le sinistre nuage du remord.



Peu à peu les bruyantes causeries des enfants s’étaient évanouies devant cette paupière qui se soulevait lentement sur eux, triste et morne comme le couvercle