Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/36

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par la contemplation d’un objet mystérieux et invisible.

Deux cadavres, qu’à leurs vêtements on reconnaissait facilement pour des militaires, gisaient, à ses côtés, sur la neige.

L’un d’eux, vieillard à cheveux blancs, était adossé au tronc d’un érable et tenait encore entre ses mains un livre prêt à lui échapper.

Sa tête était appuyée sur son épaule droite, et toute sa figure avait cette teinte grise, cendrée de la mort, qui annonce que déjà le cercueil la réclame.

Un cercle bleuâtre entourait ses yeux à demi-fermés, et une dernière larme s’était figée sur sa joue livide.

Mais, malgré ces ravages de la mort, cette figure n’était pas horrible à voir, car les derniers vestiges d’un sourire erraient encore sur ses lèvres et indiquaient que l’espoir suprême, que la foi