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Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/366

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Alors, pendant qu’une sueur froide ruisselait sur mon front, que mes cheveux se hérissaient sur ma tête, qu’un frisson d’effroi courait sur ma peau, que mes dents claquaient dans ma bouche, je me soulevais à demi, et, les yeux fixes et béants, j’essayais de repousser d’une main frémissante les gestes et les contorsions menaçantes de ces êtres impalpables que suscitait l’infernale vision.

Une nuit, pendant un de ces cauchemars, j’éprouvai à la figure une sensation horrible ; quelque chose de froid et d’humide se frôlait le long de ma joue.

Était-ce le doigt sépulcral de la diabolique Jongleuse ?…

Je bondis sur le sol en poussant un cri qui réveilla tout le camp…

C’était le corps gluant et glacé d’une couleuvre qui venait de glisser près de moi et de passer sur ma figure !