Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/372

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celle d’espoir au milieu des agonies de nos cœurs.

Par intervalles, mes yeux inquiets se reportaient involontairement sur le groupe des Sauvages dont nous pouvions entendre les paroles inintelligibles, apportées par les bouffées nocturnes, et entrevoir confusément la pantomime expressive à travers les ténèbres.

Après qu’ils eurent tous parlé, et se furent assis, chacun à son tour, une ombre se dressa au centre du conseil et profila, sur le voile opaque de la nuit, sa vacillante silhouette que léchaient au loin les sanglantes rougeurs intermittentes du foyer ; et une voix, dont mon oreille effrayée crut reconnaître le timbre étrange, retentit dans le silence.

C’était (du moins je le crus alors) c’était la voix de la Jongleuse.

Longtemps elle parla et gesticula comme si elle eût voulu faire prévaloir