Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

silencieuses du passé, où chaque monument, chaque ondulation du terrain est un tombeau, mon cœur a froid, mon âme est triste jusqu’à la mort.

« J’ai besoin, au milieu de cette nuit, qu’un rayon de soleil, qu’une fleur au bord du chemin vienne consoler mon œil attristé. Il faut, à mon oreille effrayée de tant de silence, un peu de bruit, un murmure de fontaines, un gazouillement d’oiseaux.

« Ce murmure, ce rayon de soleil, cette fleur au bord du chemin, c’est la merveilleuse légende, fée mystérieuse qui change le désert en agréable solitude.

« Ah ! ne profanons donc pas tant de tombes en les dépouillant du peu de verdure qui les recouvre. Jetons plutôt quelques fleurs sur ces monuments funèbres, un peu de vie sur tant d’ossements.

« L’histoire, si poétique, de notre pays est pleine de ces délicieuses légendes, de ces anecdotes curieuses qui lui donnent tout l’intérêt du drame.